L’agriculture de la région Centre est axée
sur les grandes cultures. La décennie précédente
s’est caractérisée par un développement
des cultures mobilisé sur l’aménagement des
parcelles par le drainage et l’irrigation. Simultanément,
la régression des prairies permanentes s’est poursuivie
sur l’ensemble de la région. La région Centre
présente donc, sur la base du RGA 2000, une image agricole
qui a sensiblement évoluée, par rapport aux données
recueillies 12 ans plus tôt lors du recensement agricole
de 1988.
L’expansion céréalière la
plus marquée du bassin Loire Bretagne :
La production céréalière s’est considérablement
développée sur 45 cantons qui lui consacrent de
10 à 40 000 ha. Cette ampleur des cultures céréalières
est focalisée sur 39 cantons implantés en région
Centre, contre un canton en Pays de la Loire, et 5 cantons en
Poitou-Charente. Ils se concentrent en Beauce et en Champagne
berrichonne avec deux secteurs complémentaires en Loir
et Cher et en Indre et Loire. Il apparaît nettement désormais
que la Sologne se trouve cernée par la céréaliculture.
Certes, la production céréalière est répartie
sur l’ensemble du Bassin Loire Bretagne, mais on en trouve
moins de 1000 ha sur 330 cantons et sur 656 cantons en dénombre
moins de 10 000 ha.
La région apparaît comme un pôle d’expansion
des grandes cultures à l’échelle du Bassin.
Pôle de bassin donc, où l’on connaît
d’une part l’essor des objectifs de rendements sur
ces cultures et d’autre part où l’on constate
la dégradation de la ressource en eau. Pourtant des nappes
d’eau souterraines s’avèrent stratégiques
pour l’eau potable de plusieurs régions limitrophes.
Des initiatives de gestion nappes sont apparues pour la gestion
quantitative mais elles délaissent encore la gestion qualitative
des eaux et les apports dus à la pollution diffuse d’origine
agricole par les nitrates issus de ces cultures. Ceci suffit à
justifier une analyse plus détaillée des divers
facteurs de risques qui concernent les grandes cultures.
|
La peau de chagrin des
surfaces toujours en herbe :
Les surfaces toujours en herbe ont considérablement régressé
en région Centre. Elles n’occupent plus une place majeure
dans le paysage, sauf dans 11 cantons où subsistent encore
plus de 5 000 ha. Seuls les cantons de la frange sud-est de la région
Centre peuvent encore se rattacher aux systèmes de production
de l’amont du bassin de la Loire. Cette évolution est
similaire à celle de la région Poitou-Charentes. Les
deux régions composent désormais une charnière
qui cantonne à l’Est du Bassin (donc à l’amont)
ces milieux permanents et naturels de production animale. Quoique
leur déclin s’y affirme aussi en certains pôles
de culture intensive.
Cet axe Nord – Sud de mise en culture, apparaît comme
un pôle médian du Bassin de la Loire, générateur
d’une onde de propagation vers l’aval et l’amont
de cette régression des STH. Quoique la transformation de
ces milieux s’effectue de façon différenciée
au profit des cultures fourragères ou des grandes cultures
La région Centre côtoie à l’Ouest des
régions axées sur la même voie de mise en culture.
Elles affichent donc une tendance forte à l’intensification,
mais caractérisées par un maintien en peau de chagrin
de quelques surfaces toujours en herbe. Il faut observer en région
Centre que « le Perche » n’est radicalement plus
une région d’élevage traditionnel assortie des
surfaces toujours en herbe qui caractérisent ce type de paysage
agricole. Mais elle semble participer de plus en plus au développement
des nitrates dans le bassin du Loir constaté par la surveillance
des eaux superficielles et souterraines.
La régression de ce mode traditionnel de production, accroît
la pression sur la ressource en eau, en l’absence de mesures
d’accompagnement adaptées aux risques liés aux
nouvelles pratiques. C’est le cas dans la région Centre,
comme dans bien d’autres cantons du bassin Loire-Bretagne.
|