RECENSEMENT GENERAL DE L'AGRICULTURE 2000 - CONCLUSION
 

L’attention focalisée sur la pression effectivement exercée sur le milieu met en évidence les grandes cultures qui dominent l’agriculture régionale. Elles ont favorisé le drainage des sols, qui a été réalisé sur un espace considérable de 292 000 ha. Il convient d’observer plus particulièrement les 34 cantons, qui ont tous plus de 5 000ha drainés. On dénombre aussi 51 cantons qui ont doublé leur superficie irrigable avec accroissement d’au moins 100 % avec une extension de plus de 1 000 ha. Enfin, une présence significative du maïs est relevée sur seulement 10% des cantons qui concentrent 32% des surfaces cultivées en maïs. Une investigation ciblée sur les 54 000 hectares de maïs répartis dans ces 18 cantons permettra d’apprécier plus finement les relations entre ce type de culture et les cours d’eau concernés.

Les espaces de production toujours en herbe ont totalement disparu du paysage de 25 % des cantons qui ne sont plus couverts que par 0,7 % de surfaces toujours en herbe de la région Centre. Il s’agit des secteurs de grandes cultures où tous les sols de production potentielle ont été convertis et aménagés, y compris les parcelles en bordure de cours d’eau. Ils sont pour la plupart classés en Zone Vulnérables, où se pose avec acuité désormais le problème de la couverture hivernale des sols.

Mais les prairies permanentes régressent aussi rapidement en secteur d’élevage, au profit de cultures fourragères. En effet 43 cantons affichent une progression sensible des cultures fourragères, avec une progression supérieure à 60% pour 8 cantons d’entre eux. C’est là que l’attention devrait se focaliser.

Afin de réduire et maîtriser les risques pour l’environnement, que représentent les facteurs détaillés par ce rapport, il conviendrait d’intensifier la préconisation de mesures compensatoires des aménagements à risques et l’accompagnement des pratiques de fertilisation.

 

 

Les cantons évoqués dans ce document, à propos de l’expansion extrême de l’un ou l’autre des facteurs de risque pour la ressource en eau, justifient des bilans particuliers des milieux aquatiques qui ont supporté cet essor des productions agricoles. Ils conduiront à développer des modifications substantielles de pratiques et des orientations agricoles locales.

Les mesures évoquées ci-dessus, sont des mesures de précaution, qui répondent à des situations devenant critiques. Or le Ministère de l'Agriculture avec ses services statistiques et la publication du RGA nous permet de voir venir les problèmes et d’agir aussi en prévention dans les secteurs sensibles, où la propagation du développement en cours présente des risques plus élevés. Il y aurait donc lieu d’engager l’évaluation préalable et globale des initiatives potentielles des exploitants de ces zones, en fonction de leurs conséquences sur la ressource en eau.

Ce document contribue, par son bilan agriculture-gestion de l’eau, à une mise en perspective objective et argumentée dans le cadre bien plus large d’un développement durable. Pour y parvenir, il faudrait en effet déterminer un axe de développement agricole à l’échelle de pays ou de territoires. Cela suppose d’intégrer une stratégie globale et cohérente de l’agro-filière : associant les entreprises de travaux, de transformation et de vente des biens de consommation intermédiaires, voire les habitants et consommateurs locaux.

Les services départementaux disposent des éléments statistiques pour conduire une telle démarche. En premier lieu il faut définir une approche géographique avec une échelle adaptée à l’entité opérationnelle choisie (bassins versants ou nappes d’eau en zone vulnérable aux nitrates par exemple). En second lieu décloisonner les analyses menées au sein de la filière agricole en l’ouvrant aux services gérant d’autres logiques : risques, eau, sanitaire, paysage… .