La ressource en eau de la région Centre
a subi sur la décennie 1990 – 1999 une évolution
marquée par des problèmes de gestion quantitative
et qualitative avec des tensions entre les usages de l’eau.
Au-delà des phénomènes climatiques, l’influence
des usages et des pratiques agricoles s’avère de plus
en plus déterminante dans la gestion des ressources locales
des eaux souterraines et superficielles.
La mise en place de SAGE pour la nappe de Beauce sur 6 départements,
puis sur le secteur Yèvre-Auron dans le CHER témoigne
de cette tension. Elle a conduit à proposer des arrêtés
de répartition des eaux, ou à réserver certaines
ressource en eau souterraine à l’alimentation des populations.
Sur le plan de la qualité des eaux en région Centre
: le classement en zone vulnérable de 1 000 communes et de
plus de 1 million d’hectares de surface agricole utilisée
en témoigne aussi pour le paramètre des nitrates.
Par ailleurs, les substances phytosanitaires dont la surveillance,
qui s’est mise en place depuis 1991, a confirmé la
réalité des pollutions d’origine agricole, et
en conséquence les risques qui s’y attachent.
L'espace agricole utilisé en Région Centre s'est réduit de 85000
hectares. Il n'est donc pas question de de grignotage de l'espce
régional par l'agriculture bien au contrainre. L'exploitation agricole
des sols se contracte sensiblement. L'agriculture se départit
progressivement des sols dont la valorisation agricole est moins
compétitive, comme en témoigne la régression des espaces toujours
en herbe.
Notre préoccupation est de constater la perte de 125000 hectares
de prairies permaentes. Ceci est considérable pour les espaces
concernés dans la région Centre. Le risque pour l'eau est réel,
y compris en zone vulnérable où les préconisations actuelles de
dispositifs enherbés apparaissent comme des compensations à la
transforrmatinon des quelques surfaces toujours en herbe qui subsistaient
dans les zones de grandes cultures.
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En fait, il convient de mettre en parallèle l’évolution
de l’agriculture avec celle de la ressource en eau. Quelques
points clés sont révélateurs. En effet, l’expansion
des cultures agricoles en région Centre se caractérise
par près de 500 000 hectares drainés, dont on sait
qu’ils rejettent aux cours d’eau une partie des excès
de fertilisation. Les 113000 hectares drainés en plus depuis
1988 montrent la réalité et l'ampleur d'un aménagement
des parcelles cultivées dont l'influence sur les eaux superficielles
est réelle. Ces parcelles drainées, qui peuvent être
qualifées "à risques " se sont étendues
de 12000 à 28000 ha par département. Dans 3 départements
l'essor a été de plus de 20000 hectares. Neuf cantons
ont drainé en dix ans plus de 10 000 hectares chacun.
La superficie irriguée dépasse aussi les 500 000
hectares, et place la région comme un pôle de l’irrigation à l’échelle
du bassin de la Loire.
Par ailleurs, 166000 hectares ont été rendus irrigables
depuis 1988. Cela illustre aussi la pression des expoitations sur
la ressource en eau souterraine. En témoignent les 100000
ha qui concernent 2 départements : l'Eure-et-Loir et le
Loiret, justifiant la mise en place du SAGE Beauce en vue d'une
gestion équilibrée de la nappe de beauce. En fait,
chaque département a développé l'irrigation
sur au moins 10000 ha de plus, il y a donc bien lieu de vérifer
que, localement, les pressions restent en équilibre avec
les ressources.
Les prélèvements peuvent évoluer très
vite : 51 cantons ont accru de plus de 1000 ha leur surface irrigable
et l’ont doublé depuis 1988.
Enfin lorsque les surfaces toujours en herbe deviennent
de plus en plus rare et se transforment en cultures, ce sont les
espaces tampons entre l’eau et l’activité agricole
qui disparaissent (13 cantons ont ainsi vu disparaître plus
de 75 % de leurs prairies permanentes). Dès lors la préconisation
de bandes enherbées apparaît comme la compensation
d’une rupture d’équilibre avec la ressource
en eau.
Enfin, la production de maïs sur 166 000 hectares avec des
pratiques qui, à la différence des céréales,
présentent plus de risques de pollution diffuse en zone vulnérable.
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